Col du Hantz

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Col du Hantz
Image illustrative de l’article Col du Hantz
Vue du col en venant de Saales.
Altitude 640 m[1]
Massif Vosges
Coordonnées 48° 24′ 08″ nord, 7° 05′ 24″ est[1]
PaysDrapeau de la France France
ValléeRabodeau
(ouest)
Bruche
(est)
Ascension depuisLa Petite-Raon Saint-Blaise-la-Roche
Kilométrage8,5 km 6,5 km
AccèsD424 D424
Fermeture hivernale exceptionnellement
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Col du Hantz
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Col du Hantz
Géolocalisation sur la carte : Vosges
(Voir situation sur carte : Vosges)
Col du Hantz

Le col du Hantz est un col du massif vosgien, à 640 mètres, ouvrant un passage dans la crête des Vosges entre la Noire-Côte (905 m) au nord et le Boudimont (824 m) au sud. Il est emprunté par la RD 424 qui relie Belval, commune du département des Vosges, à Saint-Blaise-la-Roche dans le Bas-Rhin via Saulxures. Une petite route, la RD 304, part du col pour rejoindre Saales, avec un point culminant de 782 mètres.

Le col est un point de la frontière entre le département des Vosges et le département du Bas-Rhin, ainsi qu'entre leurs régions historiques respectives, la Lorraine et l'Alsace, faisant partie depuis 2016 de la même région administrative du Grand Est.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Avant la fixation orthographique Hantz, on trouve les orthographes Hanz, ou Han. Cette dernière rend peu probable que le nom dérive du prénom Hans, diminutif de Johannes forme germanique de Jean.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le passage était connu des Romains, qui l'empruntaient pour transporter le sel de Moyenmoutier et de la Lorraine, pays du sel, vers l'Italie du Nord par le « chemin des Sauniers », appelé également « chemin des Sarmates » (transcription hasardeuse au VIIe siècle), via Saulxures, Saâles, le col du Hantz et le val de Villé. Appelée « Via Salinaria » ou « Strata Salinatorum » en bas latin, elle a pris son nom de chemin des Sauniers en 1648, après le rattachement de l'Alsace à la France. Certains historiens soutiennent cependant que ce transport se faisait par le col du Las (701 m), quelques kilomètres plus au sud.

Avant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Ancienne frontière franco-allemande.

Entre 1871 et 1918, à la suite de la défaite française durant la Guerre franco-allemande de 1870, le col se situait à la limite entre l'Alsace-Lorraine (territoire de l'Empire allemand), incluant l'Alsace et l'actuel département de Moselle, et la Lorraine restée française (les actuels département des Vosges, de Meurthe-et-Moselle et de la Meuse). Un poste de douane fut donc installé sur cette frontière inter-étatique. Au col en témoignait d'ailleurs l'ancienne auberge « À l'ancienne frontière ».

Durant les combats du 14 au , la 26e brigade, 13e division d'infanterie, 21e corps d'armée, 1re armée reprend le col aux Allemands. Dans le cadre de l'armistice de 1918, l'Alsace-Lorraine et, en particulier, le col du Hantz furent réintégrés à la France.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La stèle.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le col du Hantz fait à nouveau office de frontière entre la France occupée et l’Allemagne, qui a annexé de facto l’Alsace et la Moselle. La répression étant particulièrement brutale du côté allemand, nombre d’Alsaciens sont poussés à l’exil : prisonniers évadés, Juifs, résistants, réfractaires au Service du travail obligatoire ou à l’enrôlement de force dans la Wehrmarcht (1943). Ils descendent du train avec valises et chaussures de ville et sont alors menés vers les Vosges via des points de passage comme le col du Donon ou celui du Hantz.

Il existe aujourd’hui une randonnée dénommée « sentier des passeurs » qui part de la gare de Saint-Blaise-la-Roche vers Moussey avec un Monument des Passeurs — stèle de grès rose commémorant l’engagement et le courage d’habitants de la vallée de la Bruche devenus passeurs volontaires —, et des installations artistiques « land art » renouvelés à chaque biennale des Passeurs.

À la fin de 1944, l'occupant allemand, menant une politique de la terre brûlée face à la tradition de Résistance locale, déporte un millier de Vosgiens vers les camps de concentration via le col, dont un tiers issu du canton de Senones[2]. Une stèle a été érigée au col en mémoire du millier de déportés issus de la haute vallée du Rabodeau.

Une plaque rendant hommage aux 39 parachutistes britanniques exécutés lors de l’opération Loyton est apposée sur la stèle depuis 2010[3].

Une commémoration annuelle a lieu le jour de la Toussaint (1er novembre).

Période moderne[modifier | modifier le code]

Du col à Saint-Blaise-la-Roche, du côté alsacien, la route était longée par un petit chemin de fer forestier aujourd’hui démonté.

Activités[modifier | modifier le code]

Le 7e étape du Tour de France 2005 a franchi le col d'ouest en est, le coureur allemand Fabian Wegmann passant en tête au sommet.

Le sentier de grande randonnée GR 532, ralliant Wœrth à Belfort, passe par le col.

L'auberge « À l’Ancienne Frontière » est présente au col.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]